Sciacca

Sciacca est une petite ville d’environ 38.000 habitants (en 2025) située sur la côte du sud de la Sicile, bâtie autour d’un amphithéâtre surplombant le port et la côte.
C’est une destination touristique et thermale dont les eaux des sources sont réputées depuis l’antiquité. Son port de pêche est encore important, bien qu’en forte perte de vitesse depuis quelques décennies (crise et quotas européens), qui est aussi connue pour son somptueux carnaval et son artisanat de la céramique.
La côte alentour est une des plus belles de Sicile, avec de nombreuses plages, plusieurs sites balnéaires bien équipés, attirant plagistes, amateurs de surf, plaisanciers ou pêcheurs sous-marins. Deux sites proches méritent aussi un détour : le Mont San Calogero et ses grottes d’une part, et le Château Enchanté d’autre part.
Aujourd’hui, la ville combine pêche, agriculture, artisanat (notamment céramique) et tourisme culturel ou balnéaire. 

Visite et monuments de Sciacca

Entouré d’anciens murs, le centre historique de Sciacca est marqué par des monuments au style baroque et des quartiers dont l’urbanisme remonte au moyen-âge.

Basilique Santa Maria del Soccorso

Cathédrale Maria Santissima del Soccorso

La Cathédrale Santa Maria del Soccorso sur la Piazza Don Minzoni fut fondée an 1108 par les Normands, remaniée au XVIIe siècle vers 1656, avec un intérieur hérité des normands.
L’église conserve trois absides normandes, tandis que son intérieur affiche des décorations baroques : autels en marbre, statues, fresques, des œuvres remarquables des XVe et XVIe siècles, notamment une fresque de la nef centrale attribuée à Tommaso Rossi, représentant la vie de Marie-Madeleine. 

Château des Luna

Ce château médiéval, érigé vers 1380, domine la ville et le littoral : il en reste des murs, une tour cylindrique et des ruines attestant de son passé défensif et féodal. 
Il fut au cœur d’affrontements entre familles nobles, en particulier la rivalité entre les clans Luna/Peralta et les Perollo, épisode dramatique qui a marqué l’histoire locale. 
Depuis les hauteurs du château on jouit d’un panorama étendu sur la ville, le port et la mer.

Palais Steripinto

Construit en 1501, le Palais Steripinto est considéré comme l’un des plus anciens et plus beaux de la ville.
Il se distingue avec sa façade ornée de pierre taillée en “pointes de diamant”, mêlant des influences gothiques tardives catalanes et des éléments Renaissance.
Il incarne le passage d’une Sciacca médiévale à une ville renaissante, riche de ses contacts méditerranéens et de ses évolutions aristocratiques.

Sanctuaire de San Calogero & Mont Kronio

Le Mont Kronio (aussi appelé Monte San Calogero), situé à quelques kilomètres à l’est de Sciacca, est un site naturel remarquable : il recèle des grottes volcaniques générant des vapeurs sulfurées (dites « stufe »), utilisées depuis la préhistoire pour le thermalisme, un phénomène unique en Méditerranée (fermées aux visites depuis 2015). 
Le sanctuaire de San Calogero, fondé en 1530, fut élevé sur ce lieu de culte et de soin, en mémoire de l’ermite qui, selon la tradition, contribua à christianiser l’endroit. 

Port de pêche de Sciacca

Le port de pêche, actif et vivant, qui donne au village un aspect authentique.

Quartiers anciens de Sciacca

La structure urbaine historique de Sciacca se décompose en plusieurs quartiers ancien, le plus ancien étant Terra Vecchia, le noyau fortifié où domine le Castello dei Luna, vestige de l’ancienne enceinte médiévale. 
Autour de ce cœur ancien, s’est développée, au fil des siècles, une zone identifiée sous le nom de Quartiere di Mezzo, marqué par des ruelles médiévales ou modernes, et plus bas s’étend le quartier Rabato d’origine arabe et Cadda marqué par une présence juive.

Autres lieux à découvrir à Sciacca

Piazza Scandaliato

La Piazza Scandaliato, anciennement dite « Piazza del Popolo », constitue l’une des places les plus représentatives du centre historique de Sciacca.
Elle s’ouvre comme une terrasse panoramique sur le port et la mer, ce qui en fait un belvédère naturel apprécié pour la vue sur la côte et les bateaux au port.

Ancien Collège jésuite

L’imposant bâtiment qui s’y dresse, est l’ancien Collège des jésuites fondée en 1613, qui abrite aujourd’hui l’hôtel de ville et la bibliothèque municipale de la cité. Sa façade est rythmée de fenêtres à édicules et un portail baroque important, avec les restes visibles d’une ancienne église du XVIIe. L’édifice est de style Renaissance tardive, se développant autour de deux vastes cours, où une galerie de colonnes supporte des arcades, et au dessus un parapet donnant sur une terrasse panoramique.  La chapelle est conforme à l’architecture jésuite de l’époque, avec ses décorations baroques, stucs, fresques et les œuvres dont une toile attribuée à l’école du Domenichino.

Chiesa del Carmine et Porta San Salvatore

La Chiesa del Carmine fait partie des plus anciennes églises de Sciacca, avec des origines remontant à la période normande : elle était initialement dédiée à San Salvatore. L’édifice a subi plusieurs reconstructions successives, dont une importante refonte au XVIᵉ siècle, puis une reconstruction au XIXᵉ siècle, aboutissant à sa forme actuelle.

Chiesa del Carmine

Sa façade est inachevée, avec plusieurs phases de rénovation. Toutefois, elle conserve une rosace de style gothique d’origine médiévale. L’intérieur adopte un plan roman à trois nefs en croix avec transept, des œuvres comme un crucifix en bois du XVIIᵉ siècle, tableaux de diverses époques, statue de saint Vito, etc. 

La voisine Porta San Salvatore, construite au XIVᵉ siècle, fut reconstruite en 1581, et était l’un des principaux accès occidentaux à Sciacca. Elle est de style Renaissance sobre, avec un arc en plein cintre ou des blasons de familles nobles locales. Elle est encore entourée de portions de remparts et de bastions.

Château enchanté

Une des principales attractions de la ville est le Château Enchanté (Castello Incantato en italien), situé à quelques kilomètres à l’est du centre-ville. C’est un site surréaliste, où Filippo Bentivegna sculpta depuis les années 1920, pendant des dizaines d’années, des milliers de statues de têtes (plus de 20.000), dans la roche et les troncs d’arbres. Il mourut ici en pleine solitude en 1967. L’œuvre du « fou de Sciacca » a été par la suite reconnue comme manifestation majeure de « l’art brut ». Mais la plus grande partie a été détruite ou perdue (on peut en voir plus de 3000 lors de la visite).

Chiesa di Sant’Antonio Abate

C’est une des plus anciennes églises de Sciacca, attribuée aux normands, mais l’édifice visible aujourd’hui résulte d’une reconstruction menée en 1486 par la famille Caravelli. La façade conserve un portail tardogothique et l’intérieur est assez modeste avec la fresque d’une crucifixion du XIVᵉ siècle dans une niche en arc ogival.

Ex Convento di San Francesco

Le couvent de Saint-François d’Assise à Sciacca fut fondé en 1224, avec une église primitive, et il constitue l’un des plus anciens établissements religieux de la ville. Après des réaménagements au XIVᵉ-XVe s., il adopta la configuration actuelle. Son cloître gothique à plan carré reste particulièrement remarquable, avec des colonnes qui soutiennent des arcs à ogive, reflétant la sobriété de l’architecture franciscaine.
Le couvent a été transformé en centre culturel.

Palais Perollo

Palais Perollo

Le Palais Perollo est l’un des rares palais nobles du XVe siècle à avoir survécu à Sciacca, originellement édifié pour la famille Argomento qui passa à la famille Perollo.
La façade présente trois élégantes bifore de style gothique, ou un balcon baroque à rambarde décoré au XVIIIᵉ siècle. Il conserve à l’intérieur une scène spectaculaire avec un escalier extérieur sur arc de la Renaissance.

Autres églises

• La Chiesa di Sant’Agostino fut édifiée entre 1753 et 1792 d’après les plans du jésuite Onofrio Luna, de style baroque tardif, dont la façade sobre est flanquée d’un campanile chromatique.
  L’intérieur a trois nefs séparées par des colonnes et voûtes en plein cintre, décoré de stucs et de nombreuses œuvres (peintures, statues, ex‑voto).
• La Chiesa del Purgatorio fut fondée vers 1330 puis reconstruite en 1480, consacrée à l’origine à S. Giovanni Battista Decollato avant de devenir, au début du XIXᵉ siècle, le siège de la confrérie dédiée aux âmes du Purgatoire. Extérieurement elle se distingue par un portail baroque richement sculpté, dont un tympan orné d’un médaillon représentant une âme en flammes. Le nef unique abrite plusieurs autels et un important ensemble de toiles d’artistes locaux.

Dans les environs

Les côtes et plages proches de Sciacca, bien que moins connues que celles des zones touristiques majeures, offrent un cadre naturel plaisant pour se baigner ou profiter de la mer Méditerranée. Diverses belles plages s’étendent sur la côte des environs, souvent assez bien préservée, dont les plus réputées sont celles de San Marco dans une réserve naturelle à l’ouest de la ville, avec son sable doré et ses eaux claires.
Au sud, la plage de Torre del Barone de galets l’eau bénéficie d’eaux encore plus transparentes.
La plage de Tonnara au pied de la ville, vers l’ouest, est la plus fréquentée, avec du sable fin et des eaux propres.

A 26 miles au large, une zone marine protégée correspond aux îles sous-marines Ferdinandean, d’origines volcaniques.

A une vingtaine de kilomètres à l’est Ribera est une petite ville proche du château normand de Poggiodiana, et un littoral préservé près de l’embouchure du Platani.

Galerie photo : Sciacca

Artisanat, traditions et gastronomie à Sciacca

Sciacca est réputée pour l’artisanat de la céramique, majolique en particulier, avec des ateliers et boutiques où l’on peut observer des pièces aux couleurs typiques siciliennes. 

Le lien avec la mer continue de structurer la ville : le centre se déploie en terrasse au-dessus du port, mêlant mémoire maritime, défense ancienne et vie quotidienne.

Aperçu historique et légende

Selon la légende le Mont Kronio était la résidence du dieu Chronos, père de Zeus, et ses bains de vapeurs auraient été construits par Dédale, qui s’était enfui de Crète après la construction du labyrinthe du Roi Minos. Ses thermes étaient déjà réputés sous l’antiquité grecque, et de nos jours ses eaux sont connues pour leurs vertus thérapeutiques.

Fondée par des populations d’origine grecque vers le VIIᵉ siècle av. J.-C., attirés par les eaux thermales, la fertilité du sol et la richesse halieutique, elle se nommait Thermae Selinuntinae (Thermes de Sélinonte) alors que le nom actuel de Sciacca est attribué aux Arabes.
Sous la domination romaine, la ville fut connue sous le nom Aquae Labodes, et devint à la fois un centre thermal et une colonie importante de l’île. 
Après le déclin de l’Empire romain, la période byzantine vit l’installation d’ermites comme le futur saint local San Calogero.
Par la suite, Sciacca passa sous domination arabe, période à l’origine de son nom, du terme arabe “as‑saqah” (l’eau en français) et quand l’urbanisme fut restructuré, avec des murailles et des quartiers d’allure arabo‑médiévale. Les Normands fortifièrent et développèrent la ville.
Sciacca conserve ainsi l’empreinte de chacune des occupations, des ruines médiévales aux palais de la Renaissance, un ancien port de pêche ou un artisanat traditionnel.

Où se trouve Sciacca: carte

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Davantage d’informations

Sites externes

• Portail de la promotion touristique de la ville : welcomesciacca.com
• Site de la commune : www.comune.sciacca.ag.it
• Page Wikipédia
• Sites touristiques et blogs : livingagrigento.it, www.visitsicily.info

• Site officiel de la région Sicile — page consacrée à Sciacca (histoire, patrimoine, thermalisme)
• Publication spécialisée sur le phénomène karstique du Monte Kronio — « Il fenomeno carsico del monte Cronio (Sciacca) » de Pino Guidi & Giuseppe Verde
• Encyclopédie italienne — entrée “Sciacca”, avec données démographiques, géographiques et historiques
• Guide touristique institutionnel “Distretto Turistico Selinuntino” — page dédiée à la Basilique de San Calogero et au patrimoine local
• Ressource documentaire sur l’architecture et les palais de Sciacca — article sur le Palazzo Steripinto