Piazza Armerina

Piazza Armerina est une jolie ville d’environ 20 000 habitants, à 700 mètres d’altitude dans les monts Héréens, fondée par les arabes au Xe siècle.
Elle est célèbre surtout pour la villa Romaine du Casale, à quelques kilomètres du centre, magnifique villa riche de sols hors du commun avec des mosaïques étendues 3500 m² très bien conservées, inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco.
Le centre historique, réparti sur plusieurs quartiers, conserve aussi de beaux monuments, en particulier des églises ou le château aragonais.

Traditions et festivités à Piazza Armerina

• Une célèbre tradition se tient chaque année où les quatre quartiers médiévaux s’affrontent lors du Palio des Normands (du 12 au 14 août), fête qui est l’occasion de nombreux événements et reconstitutions, dont celle du cortège de l’entrée des troupes de Roger d’Hauteville libérant la ville des Sarrasins.
  Elle implique près de 600 figurants costumés en chevaliers, dames, notables et troupes normandes.
• La ville célèbre chaque année la fête de la Maria Santissima delle Vittorie, patronne de la ville, selon deux rendez-vous principaux : d’une part le 3 mai (avec l’icône de la Madone transportée en procession depuis l’ermitage de Piazza Vecchia jusqu’à la ville, après un départ traditionnel le dernier dimanche d’avril), et d’autre part le 15 août, jour de l’Assomption de la Vierge, immédiatement après le Palio des Normands, point culminant de la dévotion populaire.
• Au printemps, la tradition commerciale reprend vie avec la « Fiera di Maggio », une foire-marché qui se tient fin mai et marque l’arrivée de la saison estivale : artisans, produits locaux, attractions réunissent habitants et visiteurs.

Le patrimoine de Piazza Armerina

Le centre historique de Piazza Armerina est remarquable, avec ses édifices baroques comme le Duomo, ses quatre quartiers historiques médiévaux, des palais de la Renaissance comme le Palazzo Trigona, ou le château aragonais.

Principaux monuments du quartier Monte

Monte est le plus riche quartier de la ville, dont le plan en arrêtes de poissons est hérité des normands, autour de la via Monte, le long de laquelle se dressent d’intéressants édifices comme le palais Geraci, le monastère de la Trinité, le palais Trigona, le palais des Roccabianca et le duomo. Au bout de la rue, l’église des Angeli Custodi (des anges gardiens) du XVIIe siècle est décorée de belles fresques, et Santa Maria della Catena date du XIIe. La via del Crocifisso mène aux églises du Crucifix et de Saint Martin de Tours (première église normande de la ville, commencée en 1163).

La cathédrale Maria Santissima delle Vittorie a été construite pendant près de 100 ans à partir de 1604 à la place de l’ancienne église du XVᵉ siècle, consacrée en 1742. Il reste toutefois le clocher des aux XVe-XVIe de style gothique catalan.
Le dôme achevé en 1768 est le plus haut de Sicile avec 76,5 mètres, d’un diamètre de 13,88 mètres.
Le clocher d’origine, en partie gothique-catalan (1517) et surhaussé en 1578, demeure intégré à l’édifice.
À l’intérieur, figurent des œuvres majeures dont la grande croix peinte suspendue à l’arc triomphal (1485), peinte sur les deux faces (Crucifixion et Résurrection) et attribuée au « Maestro della croce di Piazza Armerina ». Un baptistère d’Antonello Gagini (1594) ou d’un atelier apparenté est inséré dans la tour-clocher, constitué par un arc en marbre, signe de l’art de la Renaissance sicilienne. L’autel majeur est remarquable, en lapis-lazuli, pierres dures et marbres siciliens, qui comprend également le reliquaire en argent (1625) contenant l’icône de la Vierge Maria SS. delle Vittorie, d’origine byzantine selon la tradition. 

A côté, le palais Palazzo Trigona della Floresta du fin XVIIᵉ – début XVIIIᵉ siècle est un exemple de l’architecture civile baroque, avec en façade un beau portail gothique catalane. L’aigle doré de la famille Trigona se trouve sur l’architrave du balcon.
L’intérieur cache une cour et la région sicilienne a récemment installé un musée archéologique constitué par les campagnes de fouilles de la Villa Romana del Casale, le « Museo della Città e del Territorio ».

Le château aragonais a été construit à la fin du XIVᵉ siècle par le roi de Sicile Martino I il Giovane pour tenir en respect les seigneurs féodaux. Il fut employé comme prison au XIXᵉ siècle et est devenu ensuite une propriété privée. Son plan est quadrangulaire avec quatre tours quadrangulaires, et le dernier étage a disparu. Il repose sur un haut socle en pierre calcaire, renforcé par des contreforts cantonnés. À partir de 1812, avec l’abolition des castellanies, il fut utilisé comme prison d’état. 

Autres édifices de Monte

Chiesa degli Angeli Custodi (Église des Anges Gardiens) : bâtie en 1660, de style baroque, à une nef unique. L’autel-majeur en marbre, le presbytère rénové dans des tons bleu-jaune, et des fresques majeures confèrent à cette église une importance locale. 

Chiesa del SS.mo Crocifisso (Église du Crucifix), du XVIIe siècle, reconstruite en 1785. La façade est à double ordre avec trois portails baroques, et l’intérieur présente une nef unique à croix grecque, six chapelles latérales surmontées de coupoles, un orgue du XVIIIᵉ siècle et une Via Crucis sculptée en bois.

Chiesa di San Martino di Tours : première église normande de la ville, commencée en 1163. Elle conserve deux portails latéraux à arc ogival, un intérieur à nef unique, un plafond en bois à caissons du XIXᵉ siècle et une grande toile du XVIIᵉ dans le presbytère.

La Pinacoteca Comunale di Piazza Armerina : Galerie communale d’art, installée dans l’aile nord d’un ancien couvent carmélite du XVe siècle, présentant des œuvres antérieures au XVIIIᵉ siècle. Elle présente notamment des toiles des écoles siciliennes du XVIIᵉ siècle, dont un « Crucifix sur planche » de 1485 attribué au « Maestro della Croce di Piazza Armerina ».

La Chiesa di Sant’Ignazio di Loyola est un édifice jésuite édifié à partir de 1603 avec le collège fréquenté dès 1689 comme lieu d’étude universitaire. L’’église fut achevée dans la seconde moitié du XVIIᵉ siècle, avec une façade légèrement convexe accessible par un double escalier, et l’intérieur à trois nefs présente deux autels baroques de stuc à colonnes torses, une coupole octogonale basse et de nombreuses toiles du XVIIᵉ-XVIIIᵉ siècle.
Aujourd’hui la bibliothèque communale y est installée.

Quartier Castellina

Le quartier de Castellina se trouve au nord au pied de l’ancien couvent bénédictin, qui était un château au moyen-âge. Son église de Santa Veneranda fut fondée au XIIe et reconstruite au XVIIe. A la périphérie se dresse la tour Torre Castellina du XIVe siècle et une portion de l’ancien mur dont une brèche sert d’entrée du quartier.

La Chiesa di San Rocco (Église Saint-Roch) est baroque, construite entre 1613-1622, associée au couvent bénédictin adjacent qui héberge la mairie de la ville. Le portail en tuf finement sculpté et la méridienne au-dessus en font des éléments remarquables. À l’intérieur, on note plusieurs autels latéraux en marbre polychrome du XVIIIᵉ siècle et un motif de voûte à caissons rehaussés de stucs. Le couvent adjacent conserve une salle capitulaire avec bois sculpté et l’ancien cloître, désormais partiellement occupé par les services municipaux.

Quartier de Casalotto

Le quartier de Casalotto occupe une colline à l’est du centre historique et a été intégré à Piazza Armerina au XVIe siècle.

La Chiesa di San Pietro (église Saint-Pierre) est une des plus importantes de la ville, reconstruite au milieu du XVIᵉ, réaménagée au XVIIIᵉ siècle, avec un intérieur très riche, dont un plafond à caisson, une toile « Caravagesque » et dans l’abside une icône miraculeuse de Madone qui se trouvait dans l’église antérieure (dont il reste l’ancienne abside), et un important retable du XVIIᵉ siècle en bois polychrome. Adjacent, le cloître du couvent est du XVIᵉ siècle.
Elle conserve un orgue historique datant de 1734 attribué à l’atelier de Lipari. 

Le théâtre Teatro Garibaldi, face à l’église Saint-Stéphane (Santo Stefano), fut inauguré en 1798. Les décors intérieurs en stuc et dorure sont d’époque napoléonienne.

A proximité la Commanderie des Templiers (Commenda dei Cavalieri di Malta) est citée dès 1187, construite sur les murailles médiévales, intégrant vestiges d’un ancien hôpital pour pèlerins.

Quartier Canali

Le quartier de Canali de la fin du XIVe siècle est au sud-ouest, était à cette époque le quartier juif. Il s’y trouve une fontaine monumentale en grès d’où l’eau de source jaillit de quatre masques. Une synagogue a été transformé en église de Santa Lucia après que le royaume espagnol força les juifs à la conversion ou les expulsèrent.

La fontaine du quartier Canali remonte au XIXᵉ siècle, d’où l’eau de source sort de quatre masques et alimente un lavoir.

En dehors de Piazza Armerina

Bien sur, se trouve immanquable villa romaine du Casale, à 6 km au sud-ouest du centre de Piazza Armerina, avec ses centaines de mètres carrés de mosaïques dans un exceptionnel état de conservation.

Dans la Villa des merveilles du XVIIIᵉ, proche de la Villa Romana del Casale, se trouve un important musée privé les plus importants de la région avec toute sorte d’objets, céramiques, vases, meubles, peintures, sculptures, marbres et autres.

A un kilomètre au nord du centre, le Prieuré di Sant’Andrea conserve une église du XIIᵉ siècle (normand/souabe) de style roman-sicilien, vestige d’un prieuré fondé en 1096 par les chevaliers du Saint-Sépulcre. Elle a un plan en croix égyptienne et des fresques des XIIᵉ au XVe siècles qui représentent des cycles de la Passion et de la Résurrection.

Plus loin dans les environs de Piazza Armerina s’élèvent les monts d’Erei, avec les forêts du parc Ronza, et la réserve naturelle Rossomanno Grottascura Bellia avec les « pierres enchantées » (10 km au nord).
L’important site archéologique de Morgantina est 15 km à l’est. Cette antique cité sicule et grecque avec ses importants vestiges romains, et la ville voisine d’Aidone où se trouve notamment le musée archéologique régional d’Aidone, avec les trouvailles du site de Morgantina.

Citons d’autres sites comme le barrage du lac Olivo (10 km à l’ouest), le site archéologique de Montagna di Marzo (10 km au nord-ouest), le lac Pergusa et la réserve naturelle (25 km au nord).
A près de 20 km au sud-ouest, se dresse la tour cylindrique spectaculaire et les beaux vestiges du château de  Mazzarino, probablement d’origine arabe ou normande, et la petite ville de Mazzarino d’origine médiévale qui conserve un intéressant centre historique marqué par le baroque.
A 13 km, le site archéologique d’une ville romaine d’origine grecque Sophiana, occupée jusqu’au XIIIe siècle.

Articles: catégorie Piazza Armerina

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Informations et visites

Sites externes

• Sites touristiques et blogs : www.piazzaarmerina.org, www.visitpiazzaarmerina.com
• Piazza Armerina : Page Wikipédia, www.piazzaarmerina.org, www.piazzaarmerina.com
• Villa des merveilles (Villa delle meraviglie) : villameraviglie.it
• Morgantina et musée d’Aidone : parco archeologico su regione.sicilia.it, Museo di Aidone su regione.sicilia.it, www.prolocoaidone.it, it.wikipedia.org
• Sofiana : www.regione.sicilia.it, www.radioluce.it, www.piazzaarmerina.org, www.persee.fr
• Mazzarino : it.wikipedia.org