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1 L’antiquité de Taormine
2 Moyen Âge
3 De la fin du Moyen Âge à nos jours
4 Catégorie Taormine
cathédrale de Taormine

Duomo de Tormine

L’antiquité de Taormine

Les origines de Taormine remontent à la fondation de Naxos vers 735 av. J.-C. par des colons grecs originaires de Chalcis, en Eubée. Il s’agissait alors de la première colonie grecque de Sicile, établie sur la côte à l’embouchure de l’Alcantara. Pendant plusieurs siècles, Naxos prospéra grâce à son commerce maritime et à la fertilité de son territoire.

En 403 av. J.-C., le tyran Denys l’Ancien de Syracuse entreprit une vaste campagne d’expansion et détruisit la cité. Les survivants trouvèrent refuge plus au nord, sur les pentes du Mont Tauro, où vivaient déjà des populations sicules. C’est là que naquit Tauromenion, la future Taormine. Grâce à sa position stratégique dominant la mer, la nouvelle cité devint rapidement un centre important du monde grec insulaire.

Sous l’influence d’Andromachos, père du célèbre historien Timée, Tauromenion connut une période de stabilité et de prospérité. Fidèle aux traditions helléniques, elle conserva longtemps une large autonomie politique et culturelle. Au IIIᵉ siècle av. J.-C., lorsque les Romains commencèrent leur conquête de la Sicile, la ville préféra s’allier à eux, bénéficiant ainsi d’un statut de cité libre pendant plusieurs générations.

Vers 36 av. J.-C., Octave (le futur empereur Auguste) reprit la cité après la rébellion des partisans de Sextus Pompée et y installa des vétérans de ses légions. Sous la domination romaine, Taormine resta un centre urbain prospère, connu pour son climat doux et ses riches villas patriciennes. Le théâtre grec fut agrandi et adapté aux spectacles romains, tandis que la cité s’embellit de temples et de thermes.

Moyen Âge

Après la chute de l’Empire romain d’Occident, Taormine conserva une importance stratégique majeure. Elle devint même la capitale de la Sicile byzantine au VIᵉ siècle. Protégée par ses murailles et sa position naturelle, elle résista longtemps aux invasions arabes. En 902, elle tomba finalement aux mains des Aghlabides, venus d’Afrique du Nord, qui la rebaptisèrent Al-Mu’izziyya et la reconstruisirent en partie.

La domination arabe, bien que brève, laissa une empreinte durable sur la culture, l’urbanisme et l’agriculture locales, notamment avec l’introduction de nouveaux systèmes d’irrigation et de cultures (agrumes, amandiers, pistachiers). En 1079, Roger d’Hauteville (Ruggero d’Altavilla) reprit la ville, marquant le début de l’ère normande en Sicile. Sous les Hauteville, Taormine retrouva sa prospérité, intégrée dans un royaume cosmopolite où cohabitaient Grecs, Arabes, Latins et Juifs.

De la fin du Moyen Âge à nos jours

Au cours des siècles suivants, la ville passa sous diverses dominations : souabe sous Frédéric II, aragonaise et espagnole aux XVe et XVIe siècles, avant d’être incorporée au royaume des Bourbons de Naples puis au royaume d’Italie en 1860. Chaque période y laissa des traces visibles, notamment dans son architecture, où se mêlent éléments byzantins, arabes et médiévaux.

À partir du XIXᵉ siècle, Taormine devint une destination prisée des voyageurs du Grand Tour. Artistes, écrivains et aristocrates européens – parmi eux Goethe, D.H. Lawrence, Guy de Maupassant ou Oscar Wilde – furent fascinés par la beauté du site et la douceur du climat. C’est à cette époque que la ville prit son visage actuel, entre charme romantique, héritage antique et atmosphère cosmopolite.

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